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IL NE NOUS RESTE QUE LA VIOLENCE
de Eric Lange
aux éditions de la Martinière
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La violence est en nous.
On la subit ou on l'ignore.
Mais on peut aussi danser avec elle.
Alors on reste debout.
Après mon premier crime, j'avais commencé à voir notre société différemment. Où que je regarde, le miroir se déformait. Des esclaves fabriquaient nos ordinateurs, des enfants cousaient nos vêtements, les profits des guerres assuraient la rentabilité de notre livret A. Nos bagues de fiançailles brillaient de diamants sanglants, mon voisin perdait son travail, sa vie, pour un actionnaire anonyme. Un vieillard était mort, seul dans une chambre, juste au-dessus de chez moi...
On s'offusquait un peu, mais pas tant que ça, parfois pas du tout. On vaquait à nos petites affaires, nos vies allant tranquillement sur ces champs de cadavres.
Et on ne la cachait pas, cette violence. Elle était notre environnement naturel. On l'enseignait à nos enfants. Dont acte.
Je pouvais tuer une deuxième fois.
Je tenais tout d'abord à remercier Babelio et les éditions de la Martinière pour m'avoir permis de lire ce roman. J'avoue être tombée sur ce livre par pur hasard : je ne connaissais jusqu'alors ni l'auteur ni même le sujet. Mais ce titre aussi fascinant qu'effrayant, semblant dévoiler une troublante vérité, Il ne nous reste que la violence, m'a tout de suite intrigué. Car oui, dans notre monde où la violence semble être la première des réponses, on peut se dire, comme l'ouvrier en colère qui s'exprime au début du roman, qu'il ne nous reste, finalement, que la violence. Bien triste constat du monde...
Il ne nous reste que la violence est un roman plein de rage, plein d'une colère qui n'est aucunement endiguée. Les personnages laissent libre cours à leurs pulsions violentes et primaires. On est très vite horrifié par le personnage principal qui, après avoir gouté à la violence, ne va pouvoir s'en détacher...
Il ne nous reste que la violence est un roman noir, glaçant. Mais ce qui est profondément glaçant, c'est que nous percevons une part de vérité dans ce roman, comme l'écho de la sombre réalité qui est la nôtre. Eric Lange aborde donc dans son roman un sujet criant de vérité, une réalité cachée de nos vies, sans fards ni paillettes.
Néanmoins, je ne sais pas, quelque chose n'a pas fonctionné entre ce livre et moi, et je pense que c'est en grande partie dû à l'écriture de l'auteur. Pourtant, son écriture est simple et efficace, exactement comme je les aime d'habitude. Mais j'ai trouvé qu'il manquait encore de la puissance pour que le style soit percutant. Il manquait la violence de l'écriture pour donner au roman une impulsion, une portée.
Ce roman se lit avec une grande facilité. Or, pour moi, tout le problème est là : ce livre ne devrait pas être facile à lire. Pas avec un tel sujet. J'aurai dû être révulsée à chaque page, mais ça n'a pas été (toujours) le cas. Mon avis reste donc finalement mitigé.
Nota Bene :
Anecdote triste et révélatrice : lorsque j'ai tapé dans Babelio "Il ne nous reste que" pour trouver le livre en question, je suis tombée sur deux résultats :
- il ne nous reste que l'amour (1978)
- il ne nous reste que la violence (2017)
Etrange et triste évolution qui nous fait passer de l'amour à la violence...
Dommage qu'il ne t'ait pas entièrement convaincu :/
RépondreSupprimerPour ma part c'est l'opposé de ce que je lis et je sais d'avance que ça ne me plaira pas alors je passe mon tour !
désolée que ça ait été plutot compliqué. Je ne connaissais pas mais je comprends
RépondreSupprimerJe suis intriguée. J'aimerais bien le découvrir à cause du sujet évoqué et en même temps ton avis mitigé le rend curieux. Je pense que je testerai un jour sans qu'il soit une priorité. Merci pour cette découverte.
RépondreSupprimerC'est un triste constat effectivement que de passer de l'amour à la violence... En tout cas, je ne suis pas sûre de me laisser tenter par ce livre.
RépondreSupprimerEn effet le sujet du roman paraissait vraiment percutant mais dommage pour le style !
RépondreSupprimerJe n'avais pas entendu parler de ce roman mais tu me donnes envie de le découvrir. C'est vrai que c'est parfois glaçant de réfléchir à la société dans laquelle on vit. On est entouré par la violence finalement et ce genre de roman ne passe pas du tout à côté de la vérité, c'est ça le plus dérangeant.
RépondreSupprimerTout d'abord bonjour.. Ce ticket est très complet.
RépondreSupprimerje voulais tout juste des informations sur le sujet.
Merci et bonne continuation