La vague de Todd Strasser

LA VAGUE

Auteur : Todd Strasser   Editeur : Pocket

Pages : 153 pages   Prix : 

Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux Etats-Unis dans les années 1970.

Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d'histoire, crée un mouvement, la Vague, aux slogans fort : "La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l'Action". En l'espace de quelques jours, le paisible lycée californien se transfgorme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur livre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage.

Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

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Mon avis :

J’ai entamé ma lecture de La vague avec beaucoup d’entrain et un très grand enthousiasme. Après avoir vu l’adaptation cinématographique qui m’avait profondément bouleversé, j’attendais avec hâte de lire ce petit chef-d’oeuvre. Pourtant, ma lecture fut un véritable désastre, et je suis tombée de très (très) haut.

Dès le début, le style littéraire beaucoup trop simple de l’auteur m’a sauté aux yeux. Je n'ai pas été touché par son écriture qui est certes accessible et assez fluide, mais n'a rien d'éclatant ou de profondément poignant. 

Quant aux personnages, je les ai trouvé totalement massacrés. Les protagonistes sont sans saveur, sans profondeur, et sans véritable personnalité. Ils ne m’ont pas touché, et m’ont même - au contraire - plutôt énervé par leur stupidité.

« - Vous êtes fâchés, toi et David ?
Oh, pas vraiment, répondit Laurie en souriant malgré elle. Il m’énerve un peu à ne penser qu’au foot! Il est.. je sais pas comment dire… vraiment limité parfois. A part le sport, rien ne compte! »

Ahah. Comme vous pouvez le voir avec cet exemple, la personnalité des personnages n'est pas vraiment... creusée ou développée. Dans la famille des clichés, je voudrai le footballeur qui n'est qu'un footballeur et l’intello qui veut se lancer dans des débats philo. C'est - hélas - typiquement le genre de stéréotypes qui m'horripile et me fait lever les yeux au ciel. 

Bon. Les élèves sont censés être en terminale. Donc ils sont censés avoir 17 ans. 17 ANS! Et pourtant, pourtant, ils sont complètement stupides, naïfs et d’une ignorance crasse (rien que ça).

« Amy Smith leva aussitôt la main.
Oui, Amy ?
Tous les Allemands étaient-ils des nazis ? »
Bien sur que oui. Tous les Allemands étaient des nazis. C’est logique quand on y réfléchit. En voilà une question intelligente et pertinente. 

Le reste de ma lecture ne s’est pas arrangé : les défauts m’ont sauté au visage, le manque de crédibilité surtout, tout est bien trop rapide pour être réaliste. Il manque de la profondeur, et pour un thème aussi complexe et intelligent, c’est rédhibitoire! Trop court, trop rapide. Il manque une centaine de pages pour pouvoir développer, approfondir. L’auteur survole la complexité de la situation qui se crée.

Quant à la fin, elle est peu percutante, surtout aux regards de mes attentes après avoir vu le film. La morale de l’histoire est beaucoup moins marquante, et tellement peu crédible. C'est dommage car "l'idée" de base du livre donne vraiment froid dans le dos, et l'auteur aurait pu faire une sortie spectaculaire...
La vague fait partie d’un des rares livres où j’ai largement préféré l’adaptation cinématographique. Je ressors énormément déçue par ce livre qui se rapproche, de mon point de vue, d'un véritable massacre. Je conseille donc, pour une fois, non pas le livre, mais le film! 

Vous découvrirez d'ailleurs mon avis sur l'adaptation cinématographique bientôt sur Decitre!